INTRODUCTION

Présentation du site

On trouvera dans ce site la partie conservée de la correspondance reçue par Charles Henri Deudon entre 1862 et 1907, à l'exception des lettres de famille ou d'affaire. Le texte est donné dans son intégralité, les particularités de grammaire ou d'orthographe sont respectées. On y trouvera aussi un bref aperçu de la personnalité de Charles Deudon et toutes les informations qu'il a été possible de rassembler sur les correspondants. Les lettres sont réparties en trois chapitres d'intérêt :

le Monde de l'Art

BERARD – BONNAT– BURTY– CERNUSCHI – DURET – MONET – PUVIS de CHAVANNES – RENOIR

le Clan Ephrussi

Charles EPHRUSSI – Fanny EPHRUSSI – Ignace EPHRUSSI – Jules  EPHRUSSI - Marie EPHRUSSI – Thérèse (Ephrussi)-FOULD - Ernesta STERN

les Relations mondaines

BERNSTEIN – BOURGET – CAHEN d’ANVERS – DAUDET – DRUMMOND – DUMAREST – EARLE - GIBERT – HEIMENDAHL – (Warchavsky)-KANN – KRONENBERG – LAFERRIERE – de LAVAUR – LAUNAY-BOISCHEVALIER – LECARRIER – TIERNEY – VIEL-CASTEL – (Warchavsky)-PORTUGALOFF – ZAMOYSKI

Les lettres ne sont pas toujours datées. J’ai utilisé plusieurs moyens pour établir les dates manquantes : rapprochements avec d’autres lettres ou des événements du temps, c’est-à-dire un contexte (cx) – cachet postal de l’enveloppe lorsque celle-ci est conservée et le cachet lisible (cp) - calendrier perpétuel informatique (ci) qui permet de savoir, par exemple, en quelle année quel jour de la semaine correspondait à telle date et vice-versa.

J’ai eu la possibilité d’obtenir des renseignements généalogiques sur les familles juives figurant dans les correspondants et j’ai eu l’autorisation d’utiliser et de publier des tableaux généalogiques (limités à la période couverte par cette correspondance). Les descendants de ces familles se sont raréfiés, mais ceux que j’ai pu contacter et rencontrer ont répondu avec une très aimable bonne volonté à mes questions et je les en remercie ici.
Je remercie également tous ceux qui m'ont aidée dans l'établissement des notes et en particulier Madame Anne Distel, Madame Claudine Reinach, Messieurs Michel Goldschmidt, Reginald Kann et Victor de Waal.
Note de mai 2005 : on trouvera avec les lettres correspondantes (Viel Castel et Drummond) les compléments d'information qui m'ont été transmis par des visiteurs du site.

J’ai beaucoup utilisé les ressources du Web pour me documenter et on trouvera les liens utilisés là où figurent les renseignements obtenus. Je remercie aussi les créateurs connus et inconnus de ces sites que je recommande. Ce site est évolutif, j'y reporte les informations au fur et à mesure qu'elles me parviennent. Je souhaite à ceux qui le visiteront autant de plaisir et d'intérêt à lire ces lettres que j'en ai eu moi-même à préparer ce texte.


Sources utilisées pour les commentaires

JA: Jacques Attali : Les Juifs, le monde et l'argent, Fayard 2002
AD : ouvrages cités plus bas de Madame Distel
JG, Ricatte : Journal des Goncourt, coll. Bouquins 1989 (très nombreux emprunts aux notes érudites du Pr Ricatte, éditeur intellectuel).
MG : renseignements Michel Goldschmidt
HKA : Hélène Kann-Allatini, Mémoires, sous le titre Mosaïques (1939), aimablement communiqué par M. R. Kann
(R1 à R6) : lettres de Renoir adressées à d'autres correspondants et dans lesquelles Charles Deudon est cité (fragments) - ces lettres reçoivent une numérotation particulière et le texte est en italique
Painter : George D. Painter, Marcel Proust (Mercure de France, 1966)
CR : renseignements de Madame Claudine Reinach
EW : renseignements de M. Victor de Waal(-Ephrussi) :
JS : Pr Hans Jägger-Sunstenau (Vienne), recherche ponctuelle dans les archives d’Etat (Autriche).
CG : Cyril Grange, La Haute Société Juive - Actes du Colloque Elites et Sociabilité, Perrin 2003
LA : Luc Antonini, Les Ephrussi - GéMagazine n°228 - juillet-août 2003

Iconographie :
Patrick Chaleyssin – La peinture mondaine de 1860 à 1960 –
La Bibliothèque de l’Image – Paris 1999
Musée Bonnat à Bayonne



Qui est Charles Deudon ?

Charles Henri Deudon est né le 23 septembre 1832 au Cateau-Cambrésis (Nord). Il est le fils unique de Charles Antoine Théodore François Joseph Deudon 1797-1868 (la famille de son père : notaires, avocats, échevins du Cateau) et Elizabeth Emma Sheldon 1796-1862. Il fait des études de Droit à l'Université de Paris où ses parents se sont fixés vers 1856 et sera docteur en Droit. Son père, qui était dans les Gardes du corps de Louis XVIII compagnie de Gramont, a démissionné pour se marier : il a épousé une riche héritière anglaise, ce qui le libérera de tout souci d'argent pour le reste de ses jours. Elizabeth Emma Sheldon est d'une famille anglaise ancienne, tant du côté de son père que du côté de sa mère, Elizabeth Louise Gorges Russell, dont elle héritera (avec ses cinq sœurs) de confortables revenus liés à l’exploitation de mines de charbon et d’argent dans le pays de Galles, avec des villages entiers de corons. Les lettres que reçoit Charles Deudon le montrent souvent en voyage en Angleterre, surtout après 1885 où d'interminables procès l'opposent à la couronne britannique. Le père d’Emma, Charles Henry Sheldon, est également d’une famille ancienne qui a, entre autres, introduit l’art de la tapisserie en Angleterre (the Sheldonian Tapestries).

Charles Deudon épouse en 1894 Marie Weber, de vingt-huit ans sa cadette, et ils s'installent à Nice ; ils auront deux fils : Charles (1895-1939) et Paul (1896-1956), inscrits au barreau de Nice, Paul sera en outre adjoint au maire de Nice puis député des Alpes-Maritimes. Une fois retiré à Nice et coupé de ses relations mondaines et impressionnistes, Charles Deudon contribuera à la prospérité de sa ville d’adoption et financera des œuvres charitables ou utiles ; une rue à son nom rappelle son souvenir.

Au décès de sa mère, Charles Deudon est en possession de moyens d'existence confortables qu'il mettra au service de l'art, devenant collectionneur, en particulier des œuvres de peintres impressionnistes et de japonaiseries. Anne Distel, conservateur général du Musée d'Orsay, a consacré un livre à ces collectionneurs (La Bibliothèque des Arts, 1989) ainsi qu'une étude particulière à Charles Deudon (Revue de l'Art, n°86, 1989). Ce goût de l'art mettra Charles Deudon en contact avec le monde de l'Impressionnisme : critiques (Philippe Burty, Charles Ephrussi), amateurs ou collectionneurs (Enrico Cernuschi, Paul Bérard, Théodore Duret), peintres (Renoir, Manet, Monet, Bonnat), marchands. Des amitiés se nouent, ce qui nous vaut cet échange de correspondance, d'un temps où l'absence du téléphone a permis de conserver des documents matériels, sources d'informations vivantes.

Charles Deudon fréquente également les salons mondains et sa correspondance est un petit échantillon de la société bourgeoise et d’affaire du 19e siècle ; presque tous les noms cités apparaissent au Journal des Goncourt, ce qui explique d’ailleurs que je me sois largement documentée dans ce Journal, où j’ai trouvé Deudon lui-même (orthographié Dedon). Edmond de Goncourt fait de lui un portrait peu flatteur (12 mars 1881), voyant en lui un homme du monde dilettante : depuis quelque temps, je suis exposé aux compliments de M. Dedon, une espèce de beau, pétant de santé, encore plus insupportable que le Hayem des cravates. Ils avaient dû se rencontrer dans un des salons fréquenté, et probablement celui de Fanny Ephrussi.

Charles Deudon est mentionné dans :

http://www.nga.gov/cgi-bin/pbio?555885

http://membres.lycos.fr/cherrycell/fjapcol.htm

Villa Deudon, 32 bd Dubouchage à Nice
(rasée en 1948)
 



L'auteur du site

C'est à dire moi, je suis la fille de Paul Deudon, 2e fils de Charles (voir le faire-part du décès de Charles Deudon) et j’ai reçu ces lettres dans ma part d’héritage. Si elles ont pu être conservées pendant plus d’un siècle (près de deux siècles pour les lettres de famille qui remontent à 1830) c’est que Charles Deudon et ses descendants ont pu jouir pendant tout ce temps de la sécurité et la stabilité, même si trois guerres ont sérieusement mis à mal le patrimoine familial. Ces conditions, tout le monde n’a pas pu les connaître et en particulier les familles juives qui figurent parmi les correspondants et c’était pour moi un devoir de mémoire de mettre à la disposition de leurs descendants ces textes qui ont aussi pour intérêt de faire un peu revivre ceux qui ne sont plus.

Je recevrai avec beaucoup d’intérêt vos commentaires, critiques, corrections, additions, compléments si vous voulez bien les adresser à :

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et je ferai réponse aux éventuelles questions.